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Ween&Trouille

15 avril 2006

Comme un 26.

s_aggriper_aux_reves

_ Mine de rien, on en a des nouveaux, maintenant.

_ De quoi?

_ De souvenirs. Tu as vu la taille de cet escargot, bon sang !

_ Oui ! Et Microbe. Il est tellement poilu.

_ Je ne savais pas que les insectes pouvaient faire des gauffres.

_ Ni que les poissons savaient parler.

Ween et Trouille tremblrent dans un rire.

Le paysage commenait ˆ se transformer. Les corbeaux devinrent rapidement des mouettes, et le sol sous leurs pieds Žtait plus tendre, plus frais. Il y eut alors un panneau qui indiquait toutes sortes de directions :

ÇÊ Fort d'OnŽa. - Port d'OnŽa. Cimetire d'OnŽa. - Celui qui attend. - Square d'EtŽ. ÇÊ

_ Alors lˆ, le choix est rude.

_ Si on a de la chance, il est Celui qui attend.

_ Certes. Mais il nous a souvent attendu au square d'ŽtŽ.

_ Et s'il ne nous attend pas, c'est qu'il passe son temps dans la fort d'OnŽa, avec Camille.

_ On sait dŽjˆ qu'il n'est pas au cimetire.

_ Il a interet. Si il meurt, j'le tue.

Leurs hŽsitations furent interrompues par le crissement d'un pneu. La batmobile venait de freiner.

*

_Vous cherchez quelquÕunÊ?

Sous un chapeau, des lunettes de soleil, et un sourire presque pas froid.

_Frimeur. Ð laissa echapper Ween sans faire exprs

_Je sais, tu me le dis tout le temps. Bon, montez avant que je change dÕavis.

Ween et trouille prŽfŽrrent ne pas se faire prier. Qui sait combien de milisecondes auraient pu ne jamais sÕŽcouler si elles ne sÕŽtaient pas ŽxŽcutŽes.

Ween sÕinstalla ˆ lÕavant, en repliant les jambes du plus quÕelles put, et Trouille ˆ lÕarrire, avec une tonne de livres pour lui tenir compagnie. Elle en ouvrit un au hasard, oubliant tout dÕun coup quel Žtait lÕobjet de leur montŽe dans la voiture.

_Vous avez de la chance, je suis plut™t de bonne humeur aujourdÕhui.

_PourquoiÊ? Enfin, je veux dire.. ces derniers temps..

_Oh, rien de spŽcial.. JÕai fini mon histoire. Tu sais, celle que jÕavais commencŽ ˆ Žcrire il y a longtemps et que..

_SanviÊ?

_Oui, voilˆ. Tu tÕen souviens..

_Etrangement, oui.. Tu nous montreras, ˆ lÕoccasionÊ?

_On verra. Je vous emmne ˆ la fort, on y sera plus tranquille pour discuter.

_Camillle se porte bienÊ? Ð demanda Trouille pour meubler la discussion, entre deux pages.

_Euh, oui plut™t bien. Elle a de nouveaux amis, maintenant. On passe moins de temps ensemble, mais ils sont vraiment sympa. On joue aux cartes, des fois. Bien sÁr, cÕest toujours moi qui gagne, dit-il en adressant un clin dÕìil ˆ Ween.

_CÕest a. Perdant. Tu as trichŽ, cÕest tout. Comme toujours.ÊÈ

Moe fit une grimace et continua de conduire dans le silence, parfois en semblant regretter ce quÕil Žtait en train de faire. Mais il se rappelait ˆ quel point leur compagnie lui avait ŽtŽ agrŽable dans le temps, et se sentait trop seul en ce moment pour pouvoir refuser a et continuer ˆ bouder.

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12 avril 2006

Les Trouillards Chweenards

fantasy_is_not_dead

Alors il fallut marcher.

Encore, et encore. Et Ween et Trouille se plaigaient, encore, et encore.

Personne ne savait ou ils allaient. Mais ils y allaient. Il faisait toujours trop froid ou bien trop chaud. Milo avait decidé de se taire, Ween parlait pour cachait sa peur, et Trouille répondait pour s'occuper, et se plaignait pour le plaisir.

_ J'en ai marre putain. On sait même pas ou on va. Et puis il va encore se défiler, se filer, comme un vieux collant de danse abandonné, et de toutes façons, qu'est-ce qu'on attends, qu'il revienne like a flower et que la vie soit belle ? On sait bien que..

_ Trouille, ferme-la. Il fait dejà assez chaud comme ça, garde ta salive.

Le soleil cognait dur en effet. Le paysage était quasiment desertique, et tout semblait mort à part les quelques corbeaux qui volaient ça et là. Tout à coup Milo ouvrit enfin la bouche, là au milieu de nulle-part :

_ Bien. Nous y sommes.

_ Hein?

Sans adresser un regard à qui que ce soit, Milo continua sur le même ton :

_ On ne va pas t'accompagner plus loin Ween. J'y ai reflechi pendant tout le voyage. Il y a des choses qui ne nous regardent pas, et on ne peut imposer notre présence à Moe Coeur, ca ne ferait que l'influencer du mauvais coté, et je ne veux pas prendre le risque d ete faire perdre le peu de chance que tu as.

Trouille ouvrit la bouche pour protester. Puis la referma. Elle n'avait jamais été separée de Ween dans les moments importants. Mais elle se rappela que justemment, tous leurs moments importants avaient toujours étés foireux. Sa présence en était peut être l'explication.

_ Il y a des moments ou être deux, ca ne marche pas.

_« Mais on est pas deux, on est à peine un.. » lanca Trouille dans un souffle. Mais elle savait que ce qu'elle venait de dire était stupide.

Ween ne comprenait rien.

_ Avec ou sans vous, je ne vois pas ou je dois aller, de toutes façons.

_ C'est là. Juste là, tu es tout prés. Il n'y a que quelques pas qui te séparent d'Onéa. Ferme les yeux, tu va sentir l'odeur salée du port, l'odeur epicée de la foret..

Ween ferma les yeux. Une legere brise veint se glisser dans ses cheveux. Elle sourit. Et se mit en route.

_ On t'attend là.. !

Mais le cri de Trouille s'adressait dejà au vide.

*

Ween avait déjà fait au moins cent mètres quand elle se rendit compte que c'était Trouille qui avait le parchemin. Bien entendu, il n'avait strictement aucune importance, puisqu'elle y était presque, mais peu importe, elle se mit à courir en sens inverse, en trébuchant un peu ici et là à cause du sable qui s'enfonçait.

_TROUILLE ! TROUILLE ! ATTEND !

Ils étaient déjà un peu partis, assez loin pour que Ween soit déjà trop essouflée pour parler plus.

Trouille, qui s'attendait bien à tout sauf à ça, se retourna brusquement pour découvrir une Ween souriante et rouge comme un poisson.

_Ca y est ? Déjà ? Woah, je savais pas qu'on..

_Mais non, mais non. C'est juste que.. - Ween se tordait les mains en parlant, elle savait que son excuse ne tenait pas debout, comme à chaque fois d'ailleurs.

_Oui ?

_C'est à toi qu'il a parlé, qu'il a donné le parchemin, tout ça.. c'est peut-être mieux si tu venais avec moi.

_Ca va, ça va, allez-y toutes les deux, je me débrouillerai tout seul. Mais je vous aurais prévenu, il ne va pas du tout apprécier.

Mais la remarque de Milo n'atteignit personne : Ween et Trouille étaient déjà reparties au pas de course. De toute façon, il savait que ça ne servait à rien d'nsister, au fond, elles avaient toujours été inséparables depuis qu'elles étaient venues habiter sous l'escalier orange avec un épouvantail crucifié à leur porte.

Ween et Trouille n'avaient toujours fait qu'un, et c'était bien connu. On n'imagine pas un Hallo sans Ween. Etc.

Trouille était soulagée que Ween soit revenue la chercher ; depuis qu'elles sont arrivées ici, tous les souvenirs les séparent. Dont Milo. Et surtout, surtout, le magicien.

_Il fait froid, tout à coup, hein ?

Ween se retourna vers Trouille. En effet, elle tremblait de la tête aux pieds, et pourtant. Le soleil était toujours à son apogée, il devait sûrement être midi tappantes. Elle s'aperçut soudainement qu'elle aussi était secouée de tremblements timides.

_Hé Trouille, t'as la trouille !

_Et toi, c'est à peine si tu ch'ween pas sous tes cheveux.

Elles se trouvaient presque stupides de se mettre dans un état pareil pour quelqu'un qu'elles n'avaient presque jamais vu dans leur vie et qui les détestaient s¡rement, mais peu importe.

Il n'y avait rien à perdre, et puis, le trajet avait été beaucoup plus agréable qu'elles ne l'auraient imaginé.

7 avril 2006

Pirates d'un jour, héros, toujours.

bob

_ Ca devient vraiment n'importe quoi ici, lanca Milo en grimaçant.

Bob intervint :

_ C'est exactement ça. Nous sommes à N'importe quoi. Mais attention, pas n'importe quel n'importe quoi. Le votre !

Alors le ciel au dessus d'eux sembla gronder, de la musique se mit à sortir de nulle-part, des chants de pirates et des sifflements de cow-boys. Du ciel, un tas de vieux marins decendaient chacun aggripé à une corde, sabre entre les dents. De tous les cotés, des coups de fusils jaillissaient, des chevals – Des cheVAUX, Trouille ! - Oui des chevaux, galopaient dans tous les sens, et  insecte géant rouge et noir installait un stand de gauffres au milieu de tout ça en sifflotant.

_ ouaip; Vraiment n'importe quoi ! S'ecrièrent Ween et Trouille en riant, se baissant de justesse pour eviter une balle.

_ Attrapez ça ! Dit Milo en leurs lancant deux armes..

_ Un poêle à frire et..
_ Une canne à pêche ? Merci Milo, vraiment.

Les pirates se battaient contre tout et n'importe quoi. Un gigantesque pirate s'attaqua a Ween, mais Trouille n'eut pas le temps de réagir, car elle aussi se faisait taper dessus sans avoir rien demandé.

_ Eh oh, ca va oui ? Prend ça !

Trouille brandit sa poêle à frire au hasard, mais au moment de frapper elle s'arreta.

_ James ?
_ Comme on se retrouve, Luna.
_ Quoi luna ? Oh non..

Attaque de souvenirs, encore. A toute vitesse. Luna, le prénom maudit. Son prénom. Encore un.

_ Ca suffit maintenant, degagez, fantomes de merde.

James cessa de sourire. Ses yeux bleus glacés se plongèrent dans ceux de Trouille.

_ Fantômes? Vraiment ? Mais voyons, nous ne sommes là que par le biais de ta propre existence, très chère. Et nous n'avons rien demandé. Alors maintenant, ai au moins le courage de tes opinions.

Trouille le fit taire d'un grand coup de poêle à frire, et se mit a chercher Ween, tout en riant nerveusement.

_ Ween ? Ou es-t..?

Ween venait de sortir d'un tas de pirates amochés, la canne à pêche dans une main, et Microbe enragé dans l'autre.

_ J'adore ce jeu ! Encore !

Aussitôt dit, aussitôt fait, un vieux cow-boy attrapa Trouille par les cheveux et Ween par le petit doigt.

_ Euh, s'il vous plait, pas les cheveux, merde. Non? Dites ça vous dirait de m'écouter ? Bon, ok.

Trouille fit balancer son corps vers l'avant, et planta sa machoire dans le poignet du type qui hurla et la lacha. Bob arriva à la rescousse, il promena un de ses yeux dans le coup du vieillard en fredonnant "Guiliguili man.."
Le cow-boy lacha aussitôt Ween et s'enfuit en courant, pleurant d'un oeil, riant de l'autre.

_ Peuh. Pas très coriasse le cow-boy.
_ Ouaip, peut mieux faire. Ou est Milo ?

Milo était lancé dans un combat d'épée sur le toit d'une maison en ruine. L'adversaire était caché sous une immense capuche noire, et semblait se débrouiller à merveille. Milo semblait s'amuser.
Quand la capuche noire fut terassée, Milo retrouva la compagnie, et ils remontèrent sur le dos de Bob.

_ Au fait, à quoi servait cete escale, Bob ?
_ A vous amuser les meeecs, et puis il fallait recuperer la bestiole !
_ La best..? Ah, oui.

Microbe approuva d'un grand "GNIARK !", et Bob decolla en sifflotant. Le soleil se couchait sur N'importe Quoi, et les yeux se fermèrent sur la coquille de Bob.
_ Ween, tu prends toute la place.
_ Et toi, tu prend toute la couette.
_ C'est pas une couette, ça, c'est mes cheveux.
_ Dites, vous voulez pas la fermer ?
_ Oh toi, va jouer dans le mixer.
_ Peaaaace les gens, la nuit va être courte, alors profitez-en pour dormir, un peu.

*

En plein milieu de la nuit, Microbe secoua Ween par les épaules.

"Grmbl, Trouille, c’est pas encore halloween – grogna Ween encore dans son sommeil
_C’est toi qu’a la trouille. Réveille-toi, faut que je te montre un truc avant que les autres se réveillent.
_Pourquoi ?
_C’est un secret.
_Tu sais, j’ai pas beaucoup de secret avec..
_Chut ! Viens."

Ween se faisait tirer par Microbe, le petit lapin d’à peine un mètre de haut, au beau milieu du ciel, parmi les étoiles plus ou moins filantes, carrément brillantes.

_Voilà.

Sur un nuage en barbapapa multicolore se tenait un carton rempli à ras bord. Ween l’ouvrit délicatement et fut totalement aveuglée par la magie de la chose, tellement qu’elle devait se mettre la main au travers des yeux et n’y laisser passer que quelques rayons de lumières.
Il y avait là un chapeau de cowboy usé, plusieurs centaines de livres qui sentent le renfermé et transpirent l’aventure, un vieux sweat troué par les balles et des pages manuscrites par milliers. Quelques notes de musique égarées parvinrent aux oreilles émerveillées de Ween, faisant virevolter quelques milliers de feuilles, remplies de cette écriture si singulière qui traçait leur route sur un parchemin.
Ween avait l’impression de retrouver un vieux coffre à jouets, comme une boîte à musique avec un pantin désarticulé dansant tristement derrière une vitre colorée. Mais bientôt, ils iront derrière cette pute de vitre, et ils referont danser, ce désolant petit pantin, celui dont on a lâché les ficelles du sourire.
Puis elle se rendormit, le sourire aux lèvres, l’animal sous le bras.

Lorsqu’elle se réveilla, tout avait déjà disparu, mais ça ne l’étonnait pas tant que ça, après tout, ça n’était pas la première fois.
Bob était déjà en train de déambuler sous les nuages pluvieux, semant des sourires sur leurs visages à tous. Trouille buvait avec délectation chaque goutte qui tombait sur sa langue désêchée et Milo se roulait sur le dos, les bras dans tous les sens, en poussant des cris de joie.

Ween ne savait pas si elle devait leur raconter ou pas, puis elle se ravisa. Ca ne les intéresserait sûrement pas, et elle redoutait qu’ils lui fassent encore des réflexion douteuses en ce qui concernait le magicien. Ca serait bien fait pour eux.
A la grande déception de tous, Bob dut s’arrêter peu de temps après car ici se traçaient les limites de N’importe quoi. Mais ils en étaient sûrs, partout ailleurs sera toujours N’importe quoi, quoiqu’il advienne.

3 avril 2006

Le grand N'importe quoi.

pour_le_meilleur_et_pour_le_rire

_Je préfère pas en parler, personne nÕy comprend rien et ça mÕénèrve.

_Je suis pas personne, jÕai pas de barbichette, moi.

_Pardon ?

Trouille ne savait même pas dÕo_ lui était sorti cette phrase, ça lui avait semblé tellement naturel.. Mais il y avait comme un grelot qui sonnait dans sa tête, quand Ween avait prononcé le mot « personne ». Comme un soleil avec ces énormes sourires que lÕon dessine en maternelle.

_JÕai oublié. Raconte.

Ween soupira, et secoua la tête de gauche à droite, comme à chaque fois que Trouille faisait preuve dÕune trop grande obstination.

_Bien. Mais je te préviens déjà que tu ne seras pas dÕaccord et que je ne changerai pas dÕavis.

Pendant quelques secondes, Ween sembla rassembler tous les neurones nécessaires à une longue histoire avec des mots compliqués et une intrigue indénouable.

_Tu vois, moi aussi jÕai déjà rêvé dÕêtre Peter Pan : ne jamais grandir, le pays imaginaire, les combats de pirates, blabla. La routine, quoi. Comme tout le monde, je suppose. Et jÕai grandi. Comme tout le monde aussi. Alors je lÕai tué, par jalousie. Et parce quÕil nous mentait à tous. Peter Pan nÕest quÕun monsieur en costume deux pièces avec une femme et des gosses, un boulot avec des chiffres. Un homme parmi tant dÕautre. Alors vous pouvez bien lÕidolâtrer, mais pour moi, il est mort. Et tu nÕy changeras rien, Trouille. Pas même ta fl¡te.

Trouille restait perplexe devant cette explication désordonnée et apparamment très réfléchie. Et Dieu sait à quel point Ween nÕa jamais réfléchi une seule fois dans sa vie, cÕest dÕailleurs ce qui en faisait quelquÕun de bien. Aux yeux de Trouille, du moins.

_TÕinquiète, va, tÕes ptit.

_Toi même !

*

Trouille continuait a souffler dans la fl¡te amlgré tout. L'explication de Ween tenait à peu prés debout, à genoux au moins. Mais elle ne se sentait pas concernée par ces histoires de costume deux pièces. Elle l'avait vu de ses propres yeux, et son costume était plus rigolo qu'autre chose. Mais peu importe, il ne fallait pas insister. Ween avait decidé que tout le monde grandirait avec elle. Trouille se contentait de jouer. Elle avait son monde, c'était vrai. Tout lui revenait.

Mais Milo coupa court à la mélodie :

_ Attendez un instant, ou est Jeune Homme ?

_ Ween, si tu l'as mangé..

_ Ah non ! Je mange plein de trucs bizarres, certes, mais pas Jeune Homme.

Alors une nouvelle voix se mela a la conversation. Une voix baveuse et lente :

_ Z'inquietez pas pour vot' pote les mecs, il est rentré dans son bassin, il reviendra plus tard quand z'aurez besoin d'lui. En attendant, c'est moi qui vais vous guider à Onéa. Peace.

Le proprietaire de la voix était un escargot géant qui tordait ses deux yeux dans tous les sens, deux petites ailes étaient accrochés à sa coquille, et il souriait paisiblement.

Milo, Ween, et Trouille restèrent sans voix un instant. Puis Trouille éclata de rire :

_ Eh mais, lui, je sais pas qui c'est, mais il est trop bien ! On dirait Bob Marley, en plus baveux.

Ween approuva d'un hochement de tête.

_ Allez les p'tits gars, montez, montez, j'vais vous indiquer la booonne roots !

_ Tu as vu Gaëlle, il parle comem Personne.

Trouille acquiesa. Un nouveau souvenir venait de la rejoindre.

Ils grimpèrent tous les trois sur la coquille de l'escargot qui accepta de s'appeler Bob, et s'envolèrent.

*

_Tu sais, Trouille, il vaut mieux idolâtrer ses propres inventions que des personnages déjà prémâchés. Ð dit Ween en gardant les yeux fixés sur la fl¡te de Pan.

_JÕidolâtre personne. Ou peut-être Beaudelaire.

Ween roula des yeux et sÕaffala de plus belle sur lÕescargot. Elles avaient beaucoup partager une centaine de go¡ts communs, il y avait toujours quelque chose pour les faire grimacer.

_Dis Ween, quand tÕauras fini de cracher tes cendres, tu ferais mieux de regarder devant nous, parce que je sais pas ce qui se passe, mais ça court vers nous à une vitesse impressionnante.

En effet, une espèce de forme bizarroïde fluo vaguement violette chargeait sur eux.

_Euh, Bob, tu pourrais peut-être changer de direction, histoire quÕon crève pas maintenant. Je veux dire, ça serait sympa quÕon arrive à destination après tout ce quÕon a déjà fait.

_No paaaaaanic, man. Je gère la situation.

La chose bizarre fonçait de plus en plus, et ils purent lui distinguer deux yeux dÕun bleu aussi perçant que ceux du magicien.

SHBLAM !

La chose attaqua Ween de plein fouet et Trouille se rua sur lÕanimal mystérieux.

Une baston, ça faisait longtemps que cÕétait pas arrivé, tiens.

Trouille mordit dedans à lÕaveuglette comme dans une cuisse de poulet et secoua la tête comme un chien mouillé tandis que Ween enfonçait ses doigts de braise dans les yeux de la bête.

_Bordel, vous êtes pas marrantes ! Et moi qui voulait faire une arrivée surprise..

Ween et Trouille se figèrent comme des statues de marbre. Décidément, elles qui rêvaient de surprise, dÕinattendu et dÕimprobable, elles étaient servi sur un plateau dÕor. Avec des tabourets sur une terrasse. Et des petits parasols à cocktail.

_Euh.. pardon mais.. Hé mais je te connais ! Attends, attends, ça va me revenir..

Le lapin violet mima des lettres du bout de ses pattes cousues nÕimporte comment en souriant comme un dément.

_MICROBE !

_TOI-M ME !

31 mars 2006

Direction Onéa

carte_au_tresor

_Amoureux de mes deux, amoureux de mes deux.. et c’est toi qui dit ça !
_Si je veux. C’est quoi ça ? – dit-elle en désignant le plan foireux de Milo
_Vous m’emmerdez. Allez-y, faites-le, si c’est si facile.

Ween s’acroupit pour mieux voir et effaça le tout avec sa paume.

_Mais..

Trouille n’eut pas le temps de finir d’exprimer le fond de sa pensée que Ween s’activait déjà.

Ses doigts partaient dans tous les sens, se chevauchaient, galopaient, un grand canyon par ci et un bateau par là.
Pour finalement dessiner une ligne droite.

_Tout ça pour ça ?

Ween haussa les épaules.

_Le meilleur chemin pour aller d’un point à un autre, c’est la ligne droite. De toute façon, crois-moi, pour arriver à destination, ça sera déjà assez complexe comme ça.
_Si il est si compliqué, pourquoi tu t’obstines à lui courir après ?
_Je n’en ai strictement aucune idée.
_Si je ne te connaissais pas, Ween, je dirais que tu es folle.

Milo avait fait un feu de camps, malgré la douce chaleur de l’été naissant, et Ween était allée cueillir des pommes pour le barbecue : vaut mieux ça que des chamallows roses dégoulinants.
Trouille contemplait le plan déssiné par les soins de Ween et rêvait de ses saloons et de ses bateaux pillés, elle commençait à beaucoup se plaire dans le monde de celle-ci, bien qu’elle se sente un peu étrangère. Mais ça la rassurait que Ween soit aussi perdue qu’elle.

Milo vint s’asseoir à côté d’elle et déposa la flûte de Pan devant ses pieds.

_Toi aussi, tu as un monde à toi.

Trouille enfila la flute de Pan et souffla quelques notes dans les tubes en bois.
Elle se souvenait, petit à petit.
Et constata avec surprise que Ween ne partageait pas son enthousiasme.

_Pourquoi elle fait la grimace ? J’ai fait quelque chose de mal ?
_Non, non.. Ce n’est pas toi. C’est le propriétaire de cette flûte.
_Et.. qu’est-ce qui s’est passé ?
_C’est une longue histoire, tu sais.. et puis toi aussi, il y aura des choses qui te déplairont sûrement.
_Peu importe, puisque je ne me souviens plus..
_Vraiment ?


*

Trouille ne savait même pas de quoi elle parlait, au fond.
Mais plus elle soufflait dans la petite flute, plus les image defilaient sur sa cornée.
Il y avait des centaures, et surtout, un cirque, une licorne qui ressemblait à un Yak, des trapezistes, des saltimbanques et des troubadours, des sirhaines avec des sales gueules, et une espèce de bulle de savon souriante... Oui, Trouille se rappelait.

La flûte de Pan, c'est evidemment celle de Peter-Pan. Oui oui, celui-là. Non, pas la gueule plate applati d'un disney foireux, le vrai.
Celui que Ween deteste pour on ne sait quelle raison.

_ C'est vrai ça, pourquoi tu le deteste, d'ailleurs ?

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27 mars 2006

_Une carte au trésor ? _Oui, je crois. _On avait

faut_bien_illustrer

_Une carte au trésor ?

_Oui, je crois.

_On avait tout fait, mais alors ça, je m’y attendais pas. Donc il veut nous revoir ?

_J’en sais pas plus que toi, Ween.. – répondit Trouille sans lever les yeux de son travail, mais un sourire la trahissait.

_Je pensais qu’il m’en voulait plus que ça.. Et à toi, alors. Puis Milo.. Non, en fait Milo, il ne le connaissait pas, point final.

_Ween, si je me souviens bien, il est toujours revenu, non ?

_Oui, mais..

_Alors, comme il se doit.

Ween se gratta l’arrière de la tête et lança une étoile à Milo. Une façon comme une autre de s’excuser, si on veut. Ween détestait demander pardon, ainsi quand elle le faisait, même le plus maladroitement possible, on l’excusait sans rien dire. Il en allait de même pour Trouille, sauf que Trouille s’excusait de manière encore plus bizarre. Il n’y avait que Ween qui arrivait à s’y retrouver un peu dans ses bafouillements baclés. Ne vous demandez pas pourquoi elles se comprenaient la plupart du temps sans rien dire.

_Bon, un Mickey et on se casse.

_Tu crois que ça va bien se passer ? – demanda Ween en se mordillant les lèvres nerveusement

_Si j’avais su que tu te posais autant de questions, j’aurais jamais fait tout ça – rétorqua Milo en roulant des yeux.

Ils ne dirent plus rien pendant deux bonnes heures, assis là, sur l’herbe de plus en plus fraîche et humide. Ween jouait avec la fumée comme on faisait des figurines en pate à modeler, tandis que Milo racontait des trucs à Trouille, mais il parlait trop bas. Elle n’était sûrement pas censée savoir, tant pis. Jeune homme frétillait dans son cou comme une sauterelle enfermée dans une boîte d’allumette.

_Dis, jeune homme..

_Hm ?

_Raconte-moi une histoire.

Et des heures passèrent encore sous leur nez anesthésiés, sous leurs paupières mi-closes.

Ween et Trouille n’avaient plus dormi depuis longtemps, et c’est bien la première fois que ça leur manquait.

*

Ils s'endormirent sans même s'en rendre compte, il faisait doux, les étoiles dansaient, ils étaient à Pomme. Et pourtant.

La nuit fut agitée.

Le sommeil de Ween fut troublé à nouveau. Son immense corps elastique fut secoué par des spasmes, et la respiration regulière du sommeil remplacée par le bruit qu'elle fait lorsqu'elle cherche son souffle. Cette nuit là, pendant que Milo dormait et que Jeune Homme bullait, Trouille a regardé Ween se torturer pendant un instant sans rien faire. Dans ces moments là, il faut que Ween mange. Mais il n'y avait rien à manger ici, rien, à part peut être...

Trouille tendit sa main au hasard en fermant les yeux, et enfncant ses ongles dans le vide, ou plutôt, dans le décor. Elle arrache un morceau de Pomme, et l'approcha de la bouche tremblante d'une Ween en larmes. Ween macha; Trouille caressa ses cheveux cendrillonés, puis elles se rendormirent toutes les deux en racontant des histoires de Pomme.

Ween ne su pas ce qu'elle avait avalé cette nuit là, et ne demanda pas.

Le jour se lève et caresse de ses rayons les visages de nos quatre lamentables héros. Milo se lève le premier, et dessine des symboles sur le sol devant lui.

_ Essaye pas, tu sais pas dessiner Milo.

_ Deja levé sale grognon ?

_ Ouaip. C'est quoi, ça ?

Trouille et Milo s'aimait au moins autant que Laurel aime Hardi ou que Mickey aime minnie, mais ils ne le disaient pas avec les mÍme mots, voilà tout.

_ Ca, c'est un plan pour aller à Onéa.

_ Tu y es déjà allé ?

_ Non. Jamais. Et ca m'effraye beaucoup.

_ Môssieur a les j'tons ?

_ Ah ferme la. J'ai juste peur qu'Onéa ne soit rien de plus qu'un salon confortable avec un canapé en cuir.

_ ... ?

Trouille eclata de rire.

_ Milo, pour une fois, tu te plante sur toute la ligne. La Magicien a certes quelques defauts, mais pas celui-là.

Milo sourit, l'air rassuré.

_ Bon les amoureux de mes deux, c'est quand qu'on s'arrache ?

Ween était reveillée.

20 mars 2006

Chasse au trésor

weentrouillemilomoe

_Si on demande, moi je t’ai pas demandé d’aller le chercher ! – lança Ween avec un air froid
_Oh ça va, tu en meurs d’envie.
_Oui, mais pas lui. Et ça va servir à quoi, on va le ligoter et il va faire la gueule ? Youpi ! Quels plans géniaux !
_Bon. Ween, tu arrêtes de rejeter tes nerfs sur moi, s’il te plait. Je t’ai aidé à retrouver ton étoile, j’espérais un peu plus de reconnaissance.
_Bizarrement, tu n’aides pas Trouille, n’est-ce pas. Tu savais que ça me ferait mal. Ca t’amuses ? Parce que si c’est le cas, dis-le, je prends mon flingue aussi, on va rire.

Cette situation rappela tout d’un coup des souvenirs à tout le monde. Trouille et Le magicien. Ween et Milo. Merde, pourquoi tout le monde était obligé de se disputer sans arrêt ?

_Laisse tomber, Milo. De toute façon, quoiqu’on fasse, ça pourra pas être pire que maintenant, ni qu’avant. Avant on se souvenait de rien, maintenant on a les bons et les mauvais souvenirs. On fait l’équilibre, sa part de marché, et on fait comme si on oubliait tout pour pas tirer la gueule.

Ce fut Jeune homme qui se décida à défaire les liens du paquet, puisque visiblement, tout le monde se préoccupait plus de se crêper le chignon.

Lorsque le sac retomba sur les pieds de Moe, les bras croisés et les yeux foudroyants, plus personne n’ouvrit la bouche.

*


Trouille plaqua ses mains devant sa bouche. Elle se souvenait.
Elle comprenait tout à coup pourquoi elle avait refusé de se souvenir.  Ces yeux noirs qui la regardait avec colère lui rappelait un milk-shake de sensations toutes plus contradictoires les unes que les autres. Elle était partagée entre l'envie de partir sans un mot, celle de le detacher et de lui coller une bise baveuse sur chaque joue, et celle de lui tirer une balle dans le crane l'air de rien.

Elle n'opta pour aucune des trois solutions, et s'assis simplement par terre en tailleurs, bien decidée à faire comme si. Elle sortit de sa poche la boite Mickey, et choisit le moment le moins approprié pour rouler un joint de la taille d'un haricot magique.
Mais personne ne lui pretait attention.  Moe lançait a Milo des regards glacés et étonnés en même temps. Ce à quoi Milo répondit « Et non, je ne suis pas un hologramme. Raison de plus pour me haïr je suppose. », puis il tourna les talons et parti aiguiser son sabre sous un saule pleureur.

Il ne restait que Ween face à Moe. Elle evita son regard, et alla le detacher.

_ Noaime, je ne sais pas ce que tout ça signifie, mais c'est vraiment, vraiment pas une bonne solution.
_ Je sais. C'est à cause de Milo, ou grace à Milo, peu importe. Il veut me faire plaisir je crois, mais il oublis de se mettre à ta place. Ne t'en fais pas Moe, on s'en va, tu peux  retourner d'ou tu viens, on continueras à faire comme si. Merci pour les étoiles. Bonsoir.

Et à elle de tourner les talons.

_ Hem... Gaëlle ?
_ Ouaip ?

Trouille continuait de se concentrait sur son collage.

_ Je n'y comprends rien. Tu peux m'expliquer pourquoi est-ce que tout le monde m'en veux à ce point ?
_ Oh, tu ne vas pas me faire croire que toi aussi tu as tout oublié ?
_ Je... Non.
_ Bien, alors tu sais très bien le pourquoi du comment. On aurait bien voulu, avoir une pêche d'enfer, te sourire sincerement, te dire « ouais, ça va super », mais tu vois, ça marche pas. Le temps passe Moe, mais de notre coté rien ne change. On s'accroche aux mêmes souvenirs et aux mêmes rêves, on a toujours les mêmes cauchemards. Tu ne peux pas être étonné. Tu n'as pas cru en tes propres contes, mais on s'en est chargé pour toi, et regarde, regarde combien tout ça est réel.

Moe observa Jeune Homme qui bullait inlassablement.
Trouille reprit, car elle avait beaucoup à dire pour une fois :

_ On a essayé de tout oublier. Mais ça revient toujours, tu vois. On s'est tous envoyé des bombes dans la gueule, et on peut pas faire comme si ça laissait pas de traces. N'en veux pas à Milo, pour une fois, il n'a rien voulu d'autre que le bien de Ween. Cette fois Moe, il n'y a qu'à toi que tu peux en vouloir. C'est toi qui est parti.

_ Et vous qui êtes revenus.

_ Oui. Nous sommes très égoïstes. Et ça n'est pas nouveau. Maintenant, soit tu la rattrappe, soit tu disparais.

Et il disparu. Enfin, presque.
Il laissa derrière lui, un chapeau de magicien rapiecée. Trouille le souleva en appelant Ween.
Il y avait sous le chapeau, un parchemin sur lequel étaient écrites les paroles d'une chanson qui ne leur étaient pas inconnue..

A l'envers,
Je marche à l'envers,
Dans cette foule qui m'entoure, je ne
Suis pas un emblème, ni un exemple à suivre...


En bas a gauche du parchemin, une croix rouge, a coté de la quelle il est écrit en lettres d'or : Onéa.

18 mars 2006

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_Non, bon attends. Il faut vraiment que tu nous explique. Pourquoi cette fois..

_Ta gueule, Milo. C’est comme ça, c’est tout.

_Et.. ton nez..

_Je sais pas. Je comprends rien. Lâche-moi, maintenant, d’accord ? C’est ta faute si je suis venue là. Ta faute. Même si j’ai aimé pouvoir revenir ici, c’est le pire qui pouvait arriver. Mais ça, tu comprends pas, hein ? Tu sais pas ce que c’est. Tu sais pas..

Ween s’effondra à terre et se cogna la tête avec ses petits poings minuscules.

Milo repartit dans l’autre sens, sabre en main et corde à l’autre.

Trouille hésita et puis elle resta au milieu. Sa main ne lui faisait plus mal, et elle aimait beaucoup l’idée d’avoir un crochet. Depuis le temps qu’elle rêvait d’être un pirate..

Mais elle avait peur pour Ween, pour ce qui était en train de lui arriver. Jamais elle ne lui aurait tiré dessus sans raison. Malgré tout ce qui avait pu se passer entre elles.

_Ween.. Ecoute, tu veux peut-être pas parler mais..

_Je suis désolée.

Ca aussi, c’était nouveau.

_C’est.. c’est pas grave. Tu l’as vu alors ?

_Oui.

_Tu sais, on croyait vraiment que..

_Oui. Mais c’est fini, maintenant.

_Mais alors.. comment ça se fait que ton étoile brille encore ?

En effet, dans la poche de Ween, les petites étoiles de l’enveloppe brillaient toujours.

_Je sais pas. Peut-être que.. ça doit mettre du temps à s’éteindre. Il faut que je m’y fasse, c’est tout. J’y ai cru et..

_Non. Ce n’est pas ça. – déclara Milo qui revenait chargé d’un gros paquet sur son dos.

_Oh non.. Milo.. Il va me détester encore plus.

_On s’en fout. On est pas venus là pour rien, n’est-ce pas ?

*

_ Y a quoi dans ce paquet ?

_ Tes neurones.

_ Eh, s'il te plait, je t'ai sauvé la vie, insulte pas mes neurones.

Milo ne reteint pas la remarque, il posa l'énorme paquet sur le sol, devant une Ween de plus en plus paniquée.

Decidemment Trouille était destinée à ne rien savoir, ne rien comprendre. Mais pour le coup, ça ne la genait pas, elle se posait elle aussi certaines questions.

Milo portait autours du coup une minuscule flute de Pan. Accroché a cette flute de Pan, il y avait une sorte de petite bille bleue/grise que Trouille n'avait pas remarqué jusqu'ici.

Cette minuscule bille bleue, Trouille s'en souvenait. C'est sans doute la seule chose dont elle se souvenait, mais elle s'en souvenait parfaitement.

_ Nunca.. Les yeux de Nunca.. Murmura-t-elle.

Milo se retourna alors vers elle brusquement. Il posa sur elle un regard dur, puis il se tourna à nouveau vers l'enorme paquet qu'il tentait d'ouvrire. Mais Trouille ne voulait pas sombrer une nouvelle fois dans le brouillard, elle attrapa le lacet de cuir auquel était suspendu la flute de Pan et la bille bleue, et elle tira jusqu'à ce que le fil cède. La flûte de pan alla s'écraser sur le sol, tendis que la bille bleue tomba pile dans le creux de la main de Trouille. Qui subitemment, se souvenait de certaines choses.

_ L'oeil de Nunca. Ou est Nunca ? Que lui est-il arrivé? Et toi Milo? Pourquoi est-ce que je me souviens que de certaines choses, et pas dans l'ordre ? Ton oeil, celui de nunca, je ne sais plus... Qu'est-il arrivé réellement ?

_ Tu ne dois pas savoir Gaëlle, tu ne veux pas savoir. Les mauvais souvenirs n'ont pas lieu d'être. Quand à Nunca... Elle va bien, et elle en vie. Et puisque tu sembles retrouver des bribes de mémoir, nous irons la retrouver plus tard. Je suis désolé de devoir te cacher autant de choses, mais j'obeis aux lois de ton inconscient. Maintenant, aide moi a déballer ça.

_ Ouais, parlons-en de ça, qu'est-ce que c'est ?

14 mars 2006

Mr. Clown

ween


_Euh.. tu ne te souviens pas de moi ?
_Non, je pense que je le saurais.
_Tant pis.. Je croyais que c'était toi.. Je l’avais senti. Enfin.. Milo a du se tromper quelque part.
_Milo ? Attends.. c’est toi Gaëlle ?
_Moi, c’est Ween.
_…
_Noaime.

Le garçon se recula soudainement, dans un air affolé.

_Tu plaisantes ?
_Je.. je ne sais plus. Ca ne fait rien, je vais y aller, et..
_Désolé mais.. tu as tellement changé.

Il se rapprocha, méfiant, et l’observa sous tous les recoins. Il souleva les grosses mèches de cheveux qui lui recouvraient le visage et..

_Ecoute.. Je.. Non. Il vaut mieux que tu partes.
_Pourquoi ?
_Parce que c’est trop différent maintenant. Toi, moi. Tout. Je ne t’ai même pas reconnu !

Les yeux de Ween commençaient à chauffer énormément et elle avait besoin d’air. Tout ça, c’était la faute à Milo. Ou la sienne. Ou.. Oh, peu importe. Tout est foutu !
Elle se releva tant bien que mal et s’apprêta à s’en aller.

_Attends..
_Oui ?
_Non, rien.. Prend soin de toi.
_Toi aussi.

Ween n’avait même plus le cœur à aller s’amuser avec les autres. Tous les cailloux semblaient s’être rassemblés sous ses pieds pour qu’elle shoote dedans. Elle se sentait perdue, dans son propre univers, ses propres pensées, son propre rêve.
Il n’y avait plus rien à faire.
Juste.. attendre Halloween.

Puis, dans un accès de colère incontrôlé, Ween se retourna brusquement et tira dans la petite pancarte au dessus de la cabane.

_Crève, toi. Même si c’est jamais ta faute.

*

Trouille s'était mise a courir en direction du coup de feu. Mais Trouille ne savait pas vraiment courir, elle trottinait plus qu'autre chose, sous les rires moqueurs de Milo.

_ C'est ça rigole, si il lui ai arrivé quelque chose t'as interet à la ressuiciter avec tes pouvoirs de superman à  la con, bordailes de merde.

Quand elle arriva enfin devant l'entre de Klawn, elle trouva Ween assise par terre, la tête entre les genoux, un flingue en plastique posée à coté d'elle.
Il n'y avait rien à faire, rien à dire. Quoiqu'elle ai pu tenter, il était evident que ça avait échoué. Trouille savait combien le silence était important dans ces moments là.
Milo lui, semblait l'ignorer, et demanda :

_ Ween.. Il faut qu'on sache, tu l'as trouvé ?

Ween approuva d'un signe de tête.

_ Et...  Alors?

D'abord elle ne répondit rien.
Puis elle releva la tête, et Trouille poussa un cri.
Ween avait le visage d'un blanc laiteux, et elle portait un nez de clown rouge sang, ainsi que deux traits noirs sous les yeux, un regard qui n'était pas le sien s'était collé a ses yeux, et un sourire sadique avait attrapé sa bouche.

_ Et alors...? Et alors.. Joker.

Elle choppa le flingue a coté d'elle, et appuya sur la gachette. PAN !

Trouille se jette sur Milo, le pousse sur le coté.
La balle traverse le poignet gauche de Trouille qui pousse un hurlement. Ween replonge sa tête entre ses genoux, le nez rouge disparaît, le visage redevient Weenesque, les épaules sont secoués par les sanglots.

Trouille fixe avec béatitude son poignet ensanglanté. Milo s'approche d'elle, brandit son sabre au dessus du poignet meurtri, et SHLOANG !
Trouille hurle.
Milo s'empresse de ramasser la main morte sur le sol et la balance au loin, celle-ci disparaît avant de toucher le sol. Milo passe sa main au dessus du poignet tranché, le sang cesse de couler, la peau se resserre, se recoue.
Il sort à présent de sa poche un crochet d'argent qu'il emboite sur le bras de Trouille. Puis il recule d'un pas, la regarde, et dit simplement : « Merci. »

Ween se relève, et observe de prés le crochet metalique, tremblante.
Trouille  sourit malgré la douleur.

_ Je rêvais d'en avoir un comme ça, va. Allez, on s'en va maintenant.

Jeune Homme alla se blottir dans les cheveux de Ween qui gardait la tête baissée, Milo prit les devants, et Trouille s'efforça de fredonner gaiement.

13 mars 2006

Ween parcourut le nouveau monde de quelques pas à

ween_trouille1

Ween parcourut le nouveau monde de quelques pas à gauche et à droite, elle palpait l’air de ses doigts, comme si elle pouvait en prendre des petits bouts.

_Je me souviens, maintenant.. C’est moi qui ait créé tout ça. Et.. Lui aussi. Puis la théière, c’est celle de Fée. Je me rappelle, oui..
Mes cauchemars sont enfermés là-dedans. Et pourtant.. je sais qu’il faut que j’y aille, si je veux le trouver.

_T’es vraiment sûre de vouloir faire ça ? demanda Trouille, l’air inquiet.

Toutes les deux savaient ce qu’il lui en coûterait. Ca ne serait pas beau à voir, non.

_Mais pourquoi il est là-bas ? Pourquoi pas ici ? C’est.. C’est mon étoile, non ?

Milo la regarda d’un air gêné. Jeune homme baissa la tête.

_Je vois.. Vous êtes très utiles, merci. Bon. Je n’ai plus qu’une chose à faire alors.. Si je ne reviens pas, euh..

_On aura de quoi faire, prend ton temps.

Ween se tordait les mains dans tous les sens, ses bras et ses jambes tremblaient comme si la terre était parcourue de séïsmes, puis elle se décida à avancer, d’une démarche incertaine.

Elle tourna la tête vers ses compagnons, mais ils étaient déjà partis s’amuser ailleurs.

De la musique s’élevait de la grotte sombre, surmontée d’une lune en bois peint au nez rouge. Décidément, ça s’annonçait plutôt mal.

Puis toute la lumière disparut, elle se retrouva dans le noir complet.

Et puis des rires. Des rires à en glacer le sang, à s’en mordre les veines à pleines dents.

Des rires comme les notes les plus aigües d’un piano.

Klawn.

Ween ne sut plus exactement ce qui s’était passé, ni pourquoi elle s’était retrouvée par terre, en plein air.

_Ca va aller ?

A travers ses paupières mi-closes, elle aperçut deux yeux noirs posés sur elle, l’expression paniquée.

_Je.. peut-être, oui. Ca va aller.

Il lui fallut un temps de reflexion avant de comprendre qui était ce garçon acroupi devant elle.

_Moe ?
_Euh.. oui. On se connait ?

*

_ Ca fait longtemps qu'elle est partie, non ?

_ Depuis quand tu t'inquiètes pour les gens Gaëlle ?

_ C'est pas les gens, c'est Ween. Et puis Milo, explique moi s'il te plait. Pourquoi Ween m'a appelé Fée? Pourquoi tu m'appelles Gaëlle? Et son étoile, qui c'est? Et la mienne..? Et..?

Milo passa sa main dans la chevelure emmelée de Trouille. Ils étaient assis dans l'herbe et savourait une fine pluie tiède dans la quelle Jeune Homme fretillait joyeusement.

_ Tu poses beaucoup de questions pour une seule et unique réponse. Tout ce que je peux te dire, c'est que ton étoile, c'est moi. Que ça te plaise ou non, c'est comme ça. Tu peux très bien me laisser sur le bord de la route comme une vieille chaussette, je peux me débrouiller seul s'il le faut, et toi aussi. Je suis ton étoile, et ça n'engage à rien. Il faut juste que tu saches que Ween et toi, vous possedez un pouvoir extremement puissant : L'imagination. Tu dois aussi savoir que je suis moi même le fruit de ton imagination. Quand je dis qu'elle est puissante, c'est que comme tu peux le constater, elle permet de rendre réelles des choses qui ne le sont pas. J'en suis la preuve vivante. Quand à Ween, son étoile s'est filé un jour d'octobre sous tes yeux, mais de ça tu ne sais rien, car tu ne veux rien savoir. Et tu as certainement raison.

Un silence suivit les mots posés et sages de Milo.

Silence se brisa lorsqu'un coup de feu retentit au loin.

Trouille sursauta : Ou était donc passée Ween ?

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Ween&Trouille
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